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Contre la violence et le harcèlement au travail 

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Nicole Mathot, coordinatrice régionale pour l’Afrique et le Genre

La violence contre les femmes au travail constitue encore une des pires formes de violation des droits humains dans le domaine du travail. Les victimes de ce genre de violence ont tendance à ne pas le dénoncer auprès des autorités car elles craignent les répercussions. C’est un sujet difficile à aborder. Qu’arrive-t-il quand le coupable est votre patron?

CNV Internationaal voudrait une meilleure législation internationale, pour que ce problème soit traité au plan international. Nous soutenons les activités syndicales qui renforcent la position des femmes au travail.

Ce qui se passe

En plus de la discrimination économique (brèche salariale, par exemple), les femmes dans le monde entier subissent des formes de violence verbale et physique, ainsi que des intimidations psychologiques : remarques suggestives, agression, viol. Mais elles sont aussi victimes de licenciement si elles tombent enceintes, ou bénéficient de promotions en échange de faveurs sexuelles. Dans des pays comme le Guatemala, on assiste à la forme la plus extrême de violence : le ‘féminicide’, ou le meurtre de femmes.

La pandémie du Covid 19 a également entraîné une hausse de la violence domestique à l’encontre des fillettes et des femmes, notamment parce que les fillettes ne fréquentent plus l’école, même si celles-ci sont désormais rouvertes.

Lutter contre ces formes de violence est souvent difficile, en raison du manque de législation. Nombre d’enquêtes et instructions judiciaires sont classées sans suite et les affaires portées devant la Justice ne sont pas traitées rapidement. En outre, les victimes de violence sexuelle au travail manquent souvent des connaissances et des ressources pour porter plainte au pénal. Parfois, les pays n’ont aucune législation vers laquelle les victimes de violence et d’intimidation pourraient se tourner. Et malheureusement, de telles législations n’offrent que peu de protection dans la vraie vie.

Genre et inclusivité

Dans une organisation inclusive, les travailleurs sont le reflet de leur société, chacun et chacune avec ses propres antécédents, différentes traditions, habitudes et besoins. 

Les entreprises dans le monde devraient établir une politique afin de définir les responsabilités en matière de respect des différences de genre et de promotion de l’inclusivité. Ce serait un pas en avant décisif vers la réduction des risques et des effets négatifs de ces problèmes. 

Que fait CNV Internationaal?

Les organisations syndicales jouent un rôle important en veillant sur l’existence d’un leadership féminin, en négociant de meilleures conditions de travail et en fournissant un soutien pratique, par exemple, les numéros d’appel de soutien aux victimes. 

CNV Internationaal conseille et soutient ses partenaires syndicaux dans la prévention de la violence au travail. 

Par ailleurs, CNV Internationaal mène des actions de lobby pour une plus grande prise de conscience et en faveur d’une législation internationale. Nous travaillons aussi à renforcer les positions de leadership des femmes dans le mouvement syndical et sur le lieu du travail. 

Les exemples de femmes sont essentiels pour susciter les changements culturels nécessaires à l’éradication de la violence au travail.

En juin 2019, l’Organisation internationale du Travail (OIT) adoptait une nouvelle convention obligatoire, la Convention 190, comprenant des mesures destinées à protéger la main d’œuvre contre la violence et l’intimidation au travail. Les États membres qui ratifient cette Convention sont tenus d’interdire, par la législation, la violence et l’intimidation. 

CNV Internationaal, de concert avec la FNV et la Fondation Fair Wear, ont, pendant des années, mené des actions de lobby et des campagnes pour obtenir une telle convention. Une véritable victoire pour le mouvement syndical international.

 

Savoir plus de la Convention 190 de l'OIT pour éliminer le violence et le harcèlement au travail

Déclaration universelle des Droits de l’Homme

La Déclaration universelle des Droits de l’Homme stipule que nul ne peut être discriminé pour des raisons d’ethnie, de couleur de peau, sexe/genre, langue, religion, tendance politique, ou toute autre croyance, ascendance, fortune, naissance ou toute autre situation.

Conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT)

Les aspects les plus importants de l’égalité des genres ont été établis dans différentes conventions de l’OIT, agence tripartite des Nations unies, ratifiées par de nombreux pays. Les conventions les plus importantes sont les suivantes : 1951 (C.100) sur l’égalité de rémunération à travail égal; 1958 (C.111) sur l’égalité de traitement en matière de travail et d’opportunités d’emploi; 1981 (C.156) sur la protection des travailleurs ayant des responsabilités familiales; 2000 (C.183) sur la protection de la maternité; 2019 (C.190) sur la protection contre la violence et l’intimidation au travail.

Depuis 1999, l’OIT s’est attelée à l’Agenda du Travail Décent, qui est désormais largement accepté en tant que stratégie cruciale dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. L’Agenda du Travail Décent est d’ailleurs repris dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement, des Nations unies.

Objectifs du développement durable (ONU)

Les Objectifs du Développement durable des Nations unies (ODD) sont fondés sur l’égalité des genres et fixent des moyens pour réduire les domaines d’inégalité.

  • ODD 5 : Égalité des changes entre hommes et femmes quant à la prise de décisions dans les domaines politique, économique et de la vie publique.
  • ODD 8 : Promotion du travail décent et du développement économique inclusif.
  • ODD 10 :  Croissance économique inclusive, càd implication et inclusion de toutes et tous.

Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW)

Cette convention sur les femmes a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 18 décembre 1979. La CEDAW stipule que les États qui la ratifient sont tenus d’adapter leur législation pour éliminer toute forme de discrimination et de veiller à ce que toutes tierces parties (entreprises, partis politiques, etc.) ne discriminent pas les femmes.

Sceau du PNUD pour l’égalité des genres

Le Sceau du PNUD pour l’égalité des genres couvre les valeurs morales nécessaires pour établi un environnement de travail plus égalitaire, combler les profonds fossés du genre et renforcer la position des femmes au travail. En parallèle, ce Sceau du Programme des Nations Unies pour le Développement  vise à améliorer la productivité et la compétitivité à travers la justice sociale.