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Qu’entend-on exactement par dialogue social? À quoi sert-il? Commençons par quelques questions et réponses pour donner au lecteur une idée plus claire de la valeur du dialogue social et de sa valeur ajoutée.

Que veut dire ‘dialogue social’?

 

Le dialogue social est une consultation entre syndicats, employeurs et gouvernement sur des questions économiques et sociales. Selon la définition formelle qu’en donne l’Organisation internationale du travail (OIT), il ‘inclut tous types de négociation, de consultation ou simplement d’échange d’informations entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs selon des modalités diverses, sur des questions relatives à la politique économique et sociale présentant un intérêt commun.’

Pour CNV Internationaal, le dialogue social n’est pas uniquement un objectif fondamental, mais c’est aussi un instrument pour atteindre d’importants buts. Le dialogue social sert aussi à ouvrir un dialogue avec des personnes et des groupes qui, autrement, ne seraient jamais entendus. Le dialogue social peut donc être perçu comme la manière de donner la parole aux travailleurs et aux groupes vulnérables. Tel est en fait le but fondamental du dialogue social. En outre, le dialogue social est aussi un outil d’intervention pouvant aider à améliorer les conditions de travail et les revenus. Autrement dit, c’est un moyen d’obtenir des résultats.

À quoi sert-il?

Les recherches et l’expérience démontrent que ce n’est que par la consultation qu’il est possible d’améliorer les conditions de travail de manière durable et structurelle. Le dialogue social garantit un pied d’égalité entre partenaires sociaux (syndicats et patronat) et le gouvernement. Cette approche permet un développement économique inclusif. Autre aspect tout aussi important : les accords conclus grâce au dialogue social s’avèrent toujours plus durables. Tout simplement parce que toutes les parties prenantes ont contribué au résultat des négociations. De plus, les partenaires sociaux ne changent jamais, indépendamment des gouvernements en place et des campagnes électorales. Cela veut dire qu’ils peuvent se focaliser sur des solutions à long terme. Le dialogue social permet une démocratie participative qui mène à la confiance mutuelle, à une réduction des inégalités et à un soutien accru envers les politiques (gouvernementales) menées.

Qui sont les participants?

 

S’il a lieu entre employeurs et syndicats, le dialogue est appelé ‘dialogue bipartite’. Si le gouvernement participe aux débats, alors il s’agit d’un ‘dialogue tripartite’. Le dialogue ‘multi-acteurs’ est de plus en plus courant. Il implique la participation d’autres organisations (sociales) pertinentes, en plus des employeurs et des syndicats. Par exemple, des organisations de jeunesse pourraient participer si le dialogue concerne le chômage des jeunes. Dans le dialogue social entre travailleurs et dirigeants des fournisseurs de textile, il est possible d’impliquer les marques occidentales de vêtements situées à la fin de la chaîne mondiale de production de prêt-à-porter. CNV Internationaal estime que ce dialogue multi-acteurs offre une valeur ajoutée. Elle soutient donc ses partenaires syndicaux des pays en développement pour la mise sur pied de ce genre de dialogue.

Comment fonctionne le dialogue social?

 

Dans l’idéal, un dialogue social suit les étapes ci-après, que l’on appelle ‘cycle du dialogue social’. La première étape est celle des consultations et négociations régulières. Les accords conclus sont couchés sur papier en une convention, qui doit être appliquée. Le suivi et l’évaluation constituent l’étape finale. Ensuite, le cycle reprend. Le dialogue social implique plus que la simple consultation et les résultats de celle-ci. Une véritable consultation exige des informations claires, par exemple des chiffres sur les conditions de travail. Il faut aussi plus d’information sur la situation du secteur et le travail de l’entreprise. Ces informations donnent aux négociateurs des arguments et contre-arguments pendant les négociations, et renforcent leur position de négociation. Comme dit l’adage : la connaissance, c’est le pouvoir. La confiance mutuelle et le respect sont également essentiels à un dialogue social réussi.

Quelles conditions pour un dialogue social efficace?

Un dialogue social efficace nécessite une infrastructure suffisante. Au plan national, cette condition est remplie par des institutions telles que le conseil économique et social (CES). De plus, il faut que les gens soient autorisés à négocier. Et donc, que les droits fondamentaux du travail reconnus internationalement soient respectés. Ces droits incluent la liberté syndicale (Convention OIT 87) et le droit à l’organisation et à la négociation collective (Convention OIT 98). Il faut aussi que les partenaires sociaux soient indépendants, fiables et représentatifs. Et pas uniquement pendant la consultation, mais aussi lors de la mise en œuvre des accords. Et tous doivent respecter les accords. Le dialogue social fondé sur le respect permet de prévenir les conflits du travail et donne de meilleurs résultats.